Posts Tagged ‘pas fini…

22
Déc
12

La promenade des Russes

En ce moment, Federico à un peu de mal. À lire, à écrire, à regarder des films en entier, à se concentrer, etc. La faute à une procrastinéose en plaque doublée d’une crise aigüe de rêveralgite qui le conduit souvent à digresser à mort sur Internet.

Pour ne rien arranger, Federico a essuyé quelques déceptions littéraires. Après s’être pâmé sur Anima et Les Apparences, les dernières lectures n’ont pas été des plus emballantes. Le deuxième livre de Gilles Legardinier, Complètement cramé lui est tombé des pattes. Alors qu’il s’attendait à un bon moment de rigolade, Federico a été franchement déçu et a rapidement interrompu sa lecture. La chose la plus marrante du livre semble être le chat halluciné de la première de couverture, qui est digne des meilleurs lolcats. Le premier roman jeunesse de Henning Mankell (qui avait pourtant séduit Federico avec Les chaussures italiennes, ne cherchez pas l’article, il n’y en a pas) a complètement dérouté notre ami lapin. Centré sur un héros coincé entre l’enfance et l’adolescence, Les ombres grandissent au crépuscule est un joli roman mais sa couverture et son titre (plutôt moroses et inquiétants) sont en total décalage avec le contenu. Il n’en fallait pas plus pour que Federico soit perturbé.

Sans parler des quelques livres dont Federico n’a lu que quelques pages, parce que ça ne l’emballait pas et qu’il préférait lire un Jane Austen (dont il sera bientôt question sur ce blog) et rêvasser en crinoline, ou se prendre des claques dans le museau en lisant la suite de Divergente. Notons que ce deuxième tome à entièrement répondu aux attentes de Federico. Pour ne pas spoiler l’histoire du tome 1 (la bonne excuse), notre ami lapin a eu la flemme choisi de ne pas en faire un article. Sachez seulement qu’il envoie du pâté en terme d’action et de surprises, et que Tris fait face à des choix qui la rendent terriblement intéressante.

À ce stade, vous vous dites : « D’accord, Federico a décidé de faire un marathon critique anorexique, mais du coup, c’est quoi cette histoire de promenade des Russes ? »

Patience lecteur ! Cette longue introduction est là pour expliquer que malgré toutes les difficultés que Federico a vécues dans ses lectures dernièrement, il va sous vos yeux ébahis, chroniquer un ouvrage.

Et cet ouvrage, ben c’est La promenade des Russes. De Véronique Olmi. Et paf, 3 carottes !

noté 3 sur 4

Trouvé par hasard, ce roman est la jolie surprise de fin d’année pour Federico. On y rencontre Sonia, 13 ans qui, quelque part dans les années 1960-70 (aucune précision précise sur ce point dans le livre) va squatter chez sa grand-mère alors que sa mère a décidé de faire une énième escapade et que son père n’est pas très motivé pour s’occuper d’elle.©LGF

Voici donc Sonia coincée à Nice avec une grand-mère constamment inquiète. Macha a en effet quitté la Russie pendant la révolution et voit partout le spectre meurtrier des soviétiques. C’est un poids lourd à porter pour Sonia qui préférerait être une catholique bien française et jouer dans les rues plutôt que de se balader au ralenti avec la main de sa grand-mère qui lui broie l’épaule.

Pourtant, l’été de ses 14 ans va marquer un tournant décisif dans la relation entre Sonia et Macha. Cette dernière garde avec elle un terrible secret lié à l’assassinat de la famille Romanov et à la disparition d’Anastasia. Quand Sonia réalise que cette histoire est en train d’engloutir cette vieille femme qui se veut plus solide qu’elle ne l’est, la jeune fille décide de prendre les choses en main.

Ce roman aux allures d’autobiographie est aussi vif et malicieux que son héroïne. Federico a beaucoup apprécié cette balade toute simple, le temps d’un été, dans le Nice de Sonia et Macha. Véronique Olmi maîtrise l’art d’aller à l’essentiel et conte les pensées de Sonia avec beaucoup de spontanéité.

Véronique Olmi, La promenade des Russes, LGF, novembre 2012, 216 p.

28
Fév
11

Boneshaker

Un roman de Cherie Priest.

Il est impossible pour notre ami Federico de donner une note à ce livre : sa lecture a été sauvagement interrompue par une horde de morts vivants affamés. Or Federico n’aime pas les morts vivants. Les gens bizarres qui mangent les autres, cela ne lui semble pas très correct pour sa tranquillité d’esprit. Ainsi, afin de s’éviter une nuit blanche, notre rongeur a du mettre un terme à une lecture pourtant prometteuse.

Tout commence par une plongée dans un genre inconnu pour Federico : le steampunk. Si vous avez la flemme de lire l’article de Wikipédia, voici un résumé très résumé. Le steampunk est un genre littéraire qui place l’action de ses romans dans un XIXe siècle et imagine un développement fulgurant des machines à vapeur et autres technologies. Pour finir, signalons qu’un des précurseur de ce genre n’est autre que notre Jules Verne national.

Bonshaker, premier tome de la série Le siècle mécanique, nous plonge donc dans un Seattle sombre dont le centre historique est rendu inaccessible par un gaz mortel. Ce gaz a été libéré par le Boneshaker, sorte de super foreuse ayant échappé à son concepteur. Sous ce ciel on ne peut moins clément, parcouru par des dirigeables, vivent Briar Blue et son fils Zeke. Ils ne sont autre que la femme et le fils du défunt créateur du Boneshaker. Le jeune Zeke décide de rejoindre le centre de la ville afin de rassembler les éléments qui prouveront que son père n’est pas coupable du cataclysme qui a ravagé la ville. Mauvaise idée vous dira Federico : le centre de la ville est bondé de malfrats qui profitent de l’air vicié pour se planquer et de personnes que le gaz létal a plus ou moins tué. Consciente de ce terrible danger, Briar part à sa poursuite. Deuxième mauvaise idée. Sa rencontre avec les pas encore morts affamés de chair humaine marque la fin de la lecture de Federico.

C’est dommage, vraiment dommage. En effet, l’univers créé par Cherie Priest est très crédible et les mots qu’elle utilise sont d’une telle efficacité que le lecteur partage la sensation d’étouffement que ressentent les personnages. La relation entre la mère et son fils est très bien construite. La tension entre les deux personnages est palpable et quand Zeke prend la tangente, il réveille chez sa mère une femme prête à tout, qui laisse tomber ses habits d’ouvrière lasse pour revêtir ceux d’une aventurière courageuse.

Federico recommande cette lecture à tous les amateurs d’atmosphères sombres et mystérieuses, qui n’ont pas peur de la trouille.

Boneshaker, Cherie Priest, Eclipse, 10/2010, 460 p., 18 €.

13
Déc
09

La double vie d’Ana Song

Un roman de Minh Tran Huy

Les livres sont un fabuleux vecteur d’émotions : une histoire qui vous émeut aux larmes, des situations qui vous consternent, une médiocrité littéraire qui vous fait rire… Autant de sensations qui ouvrent à un échange sans fin et laissent des souvenirs tenaces.

Alors que faire quand un livre ne vous fait strictement rien ? Quand sa lecture ne fait naître en vous ni joie, ni admiration, ni dégoût, pas même de l’ennui ? Voilà ce qui s’est passé pour Federico quand il parcourait les pages de La Double Vie d’Ana Song. Rien. Le néant total. Alors oui, c’est  bien écrit, ça parle de sujets intéressants (la création, l’amour absolu, les médias et leurs jugements sans appel), tout le monde a salué ce livre qui a déclenché chez ses lecteurs un flot de compliments. Mais pour Federico, rien. La question est : qu’est-ce qu’il a bien pu rater que tous les autres ont vu et qui lui aurait donné la clé d’un livre à côté duquel il est totalement passé.

Il est frustré notre ami lapin, parce qu’il sent que beaucoup de choses auraient pu lui arriver dans cette lecture. Alors on mettra une carotte parce que, même si il n’a jamais pu le toucher, Federico a aperçu un grand roman dans ces pages.

Minh Tran Huy, La Double Vie d’Ana Song, Actes Sud, août 2009, 192 p.

18 €

22
Nov
09

Vanille, flibustière des Antilles

Un roman de Nicole Maymat

La mer des Caraïbes au XVIe siècle, les conquistadors, des pirates, un trésor maya, des personnages au grand cœur… En lisant la quatrième de couverture de ce roman pour les djeuns, Federico se sentait prêt pour partir à l’abordage des mers et vivre une grande aventure.

Eh bien, il repassera. Ce livre si prometteur a été une grande déception pour notre moussaillon aux grandes oreilles. Certes, l’auteur a fait plein de recherches pour nous faire vivre l’époque de la flibuste comme si on y était, mais de grâce, chers auteurs, arrêtez avec vos glossaires en fin de livre ! Comment voulez vous entrer dans l’action d’un livre si toutes les deux phrases vous devez aller à la dernière page pour lire la définition d’un mot. Les notes de bas de page, qui ne sont pas très esthétiques certes, seraient quand même bien plus confortables pour le lecteur qui se lasse très vite de ces allers et retours.

Ensuite il y a les personnages, pas vraiment attachants, la faute à une narration ratée. Pourtant, le choix de la placer dans la bouche d’un ancien matelot de Vanille, aurait dû nous rapprocher d’eux. Mais au fil des souvenirs de ce personnage – autrefois amoureux de Vanille, comme la moitié de l’équipage en fait – Federico n’a eu de cesse de voir s’éloigner les personnages. La fameuse Vanille semble trop caricaturale et les émotions qui la secouent restent étrangères au lecteur.

Quant à l’action (les bastons, que diable !), elle est éludée ou réduite à peu de choses, tout va trop vite et Federico n’a pas pu suivre ce bateau qui portait pourtant un bon trésor.

Nicole Maymat, Vanille, flibustière des Antilles ou le trésor d’Ix-Chilam Balam, Paris, Seuil, 138 p.

8 € 50

03
Oct
09

La mauvaise rencontre

Un livre de Philippe Grimbert.

noté 2 sur 4

Parce qu’il a pas que ça à faire non plus, que de faire les lectures que VOUS devriez faire, de temps en temps, Federico lit plus ou moins. Dans le cas du dernier roman de Philippe Grimbert, il s’est contenté des 5o premières et des 50 dernières pages.

C’est l’histoire de deux amis fusionnels : Loup (nom qui fait frémir notre ami lapin), le narrateur, et Mando. Dès leur enfance, ils sont inséparables mais Loup ne réalise pas encore l’importance qu’il a aux yeux de son ami : il va commettre des erreurs, des petites lâchetés de gamin qui auront des répercutions dramatiques bien plus tard. Voici une des premières phrases du livre, qui trace la ligne directrice de l’ouvrage :

« Rien n’aurait dû les séparer, croix de bois croix de fer, à la vie à la mort. Il n’y a pas eu de rivalités imbéciles, c’est autre chose qui les a déchirés, quelque chose qui était là depuis le début, mais que personne ne pouvait imaginer. » p. 12

La centaine de pages lue par Federico l’a plutôt intéressé. Plutôt mais pas trop. Le style est fluide et simple, l’auteur ne fait pas de fioritures et se concentre sur son récit. Les cinquante premières pages n’ont pas été suffisantes pour que notre ami lapin entre dans l’histoire et s’attache aux deux personnages. Par conséquent, en reprenant le récit à 50 pages de la fin – et même en ayant lu quelques pages au milieu – il était un peu largué vis-à-vis de leur évolutions. Néanmoins, Federico a apprécié de suivre cette histoire du point de vue d’un des protagonistes  qui, de son enfance à l’âge adulte, se construit à travers cette amitié et des rencontres qui vont le marquer. Des carottes intéressées mais peu enthousiastes.

mauvaise-rencontre-09

 

Philippe Grimbert, La mauvaise rencontre, avril 2009, Grasset, 213 p.

19 € 49




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