Archive pour avril 2014

21
Avr
14

Les règles du jeu

Un roman d’Amor Towles traduit par Nathalie Cunnington

noté 4 sur 4

Après une période de disette littéraire, le coeur de Federico s’est enfin remis à palpiter pour un livre. C’est à la délicieuse ambiance du livre Les règles du jeu que notre ami lapin doit cette émotion.©10/18

Nous sommes à New York, à la fin des années 1930, la grande Dépression est presque finie, la nouvelle guerre arrive bientôt. Katey, fille d’imigrés russes et Eve, débarquée du Midwest, sont bien décidées à rejoindre la bonne société locale, les wasp. Quand elles rencontrent Tinker, un jeune banquier sur la bonne voie de la fortune, leur énergie communicative fait des étincelles et le nouveau trio va faire les quatre cents coups dans la ville qui ne dort jamais. Entre les folles nuits new-yorkaises arrosées de champagne et les dures journées au bureau, la transition est parfois difficile. C’est dans cette ambiance mi-figue mi-raisin, où l’on passe de l’euphorie à l’amertume que les héros évoluent.

Régulièrement, Federico a interrompu sa lecture devant quelques phrases génialement tournées. À l’image de ces héroïnes indépendantes et audacieuses, ce roman est plein d’esprit et d’ironie. Pourtant, quand les sentiments s’en mêlent, le masque tombe et le ton devient beaucoup plus doux. Parce qu’elle est racontée sur le ton du souvenir par une Katey qui a laissé les jours de vache maigre derrière elle, cette histoire porte l’empreinte de la nostalgie et de la lucidité face aux folles espérances de la jeunesse.

Le titre original du livre est Rules of civility, une référence au recueil de bonnes manières écrit par le jeune George Washington, Rules of Civility & Decent Behavior in Company and Conversation, qui fait un peu office de fil rouge dans l’histoire. À cet égard, le titre français est un peu à côté de la plaque.

Ce roman a reçu le prix Scott Fitzgerald et même pour Federico, qui n’a jamais lu cet auteur ni vu aucune des adaptations de ses romans, la référence est assez évidente.

Amor Towles, Les règles du jeu, 10/18, octobre 2013, 473 p.

 

04
Avr
14

Le viking qui voulait épouser la fille de soie

Un roman de Katarina Mazetti, traduit par Lena Grumbach

noté 2 sur 4

Katarina Mazetti est une suédoise avec un nom d’italienne qui s’est fait connaître en France avec sa romance douce-amère Le mec de la tombe d’à côté. Malgré pas mal d’encouragements de la part de son entourage, Federico n’a jamais été tenté par la lecture de ce roman. Il a néanmoins décidé de se lancer dans l’aventure du froid avec Le Viking qui voulait épouser la fille de soie parce qu’il trouvait que ça fleurait bon l’aventure, l’amour et la baston.©Gaïa

L’histoire est celle d’une famille de Normands (les fameux Vikings du titre) au Xe siècle, installée dans ce qui est aujourd’hui le sud de la Suède. Le patriarche est un flamboyant constructeur de bateau, laissé inconsolable par la disparition mystérieuse de son épouse, Alfidis. Svarte et Käre, ses fils, s’entre-déchirent depuis leur plus tendre enfance. Arnlög, la soeur d’Alfidis, vit avec eux dans leur ferme et propose ses dons de devineresse à qui veut parler avec les dieux et connaître son avenir. Par le hasard des guerres et du commerce, cette famille va voir son destin mêlé de très près à celui de Milka (Oui, Federico a vu une vache violette à chaque apparition de ce nom, maudit marketing !) et Radoslav, orphelins d’un père marchande de soieries, nés à Kiev.

Si ce résumé manque un peu de conviction, c’est que Federico n’a pas été vraiment emballé par le récit de ce choc des civilisations. Pourtant, l’histoire a un très bon potentiel et beaucoup de qualités (c’est Didier Deschamps qui l’a dit, c’est pas nous !). On sent que Katarina Mazetti s’est bien amusée à l’écrire et sa plume est bien fluide. Mais il manque un je ne sais quoi d’implication dans le texte qui fait que Federico s’est toujours senti à l’écart de la vie des personnages et n’a jamais réussi à partager leurs émotions. Cette distance n’est pas compensée par l’écriture qui, même si elle est de qualité, reste ordinaire et n’apporte pas le petit truc épique qui aurait fait du bien au récit.

Notre ami lapin a été au bout de sa lecture parce que ça ne lui demandait pas un grand effort, mais il est resté de marbre face aux tribulation de ces Vikings là.

Katarina Mazetti, Le Viking qui voulait épouser la fille de soie, Gaïa, mars 2014, 256 pages.




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