Un roman de Courtney Collins, traduit par Erika Abrams
Vous souvenez-vous de La Veuve ? Eh bien, il vous suffit de reprendre les même ingrédients et de transposer l’héroïne dans le bush australien, vous obtiendrez un synopsis assez fiable de Sous la terre.
Le point de départ de l’histoire est donc sensiblement le même : une jeune femme mariée à un homme violent le tue et s’enfuit dans une nature aussi belle qu’hostile pour échapper à la justice. Cette fuite va la mener à côtoyer d’autres hors-la-loi.
Arrêtons là les comparaison : il est temps de parler de ce livre pour ce qu’il est plutôt que de le regarder à travers le prisme d’une précédente lecture. Ce qui a le plus marqué Federico dans cet ouvrage c’est la narration, assuré par l’enfant nouveau-né de Jessie, l’héroïne. À ce détail près qu’il est mort et enterré : coincé entre la vie et la mort sous quelques centimètre de terre, c’est depuis ce monde qu’il ressent l’histoire de sa mère et de ses poursuivants. Ce parti pris audacieux, loin d’être glauque, donne une étonnante dimension au récit, entre la force brute du sol et la poésie des sensations. L’héroïne est une reprise de justice qui n’a rien d’un ange mais sa soif de liberté et son caractère franc ont séduit Federico. Malgré le peu de descriptions que compte ce livre, on sort de la lecture avec le goût de poussière en souche et le martèlement des sabots en tête. On en sait peu sur les personnages mais cela contribue à les rendre insaisissable. Sous la terre est une belle histoire d’aventure et une magnifique ode à la liberté.
Courtney Collins, Sous la terre, Buchet Chastel, août 2013, 348 p.