Federico n’est pas un lapin très patient et un lecteur assez volage. Par conséquent, les livres ont très peu de temps pour retenir son attention : quelques mollesses dans les premières pages peuvent suffire à notre ami lapin pour passer à autre chose. Impitoyable.
Quoique, pas tant que ça puisque Federico va dès à présent consacrer un article aux ouvrages qui lui sont tombés des pattes ces dernièrs mois.
D’autant plus que Federico n’est pas toujours à blâmer. En effet, même si certains pourraient en douter, votre dévoué chroniqueur à une vie et il lui arrive parfois d’avoir des moments de je-n’ai-vraiment-pas-envie-de-lire-en-ce-moment-et-ça-me-déprime. Jim Harrison a eu le malheur d’arriver lors d’un de ces passages à vide et son dernier ouvrage, Grand Maître, n’était résolument pas adapté à la situation. Il raconte l’histoire d’un flic juste retraité qui continue néanmoins à poursuivre le gourou d’une secte accusé d’abus sexuels sur mineurs. Le héros du livre, Sunderson, traîne derrière lui pas mal de boulets, dont son mariage raté, son obsession pour les femmes et son goût prononcé pour l’alcool. Tout cela tourne en permanence dans son esprit tourmenté, incapable de trouver le calme. C’est donc un bel ouvrage, assez cru et très américain, qu’avait Federico entre les pattes. Cependant, après avoir mis de longues semaines à lire la première partie, notre ami lapin a abandonné, insatisfait de ses conditions de lecture.
Jim Harrison, Grand Maître, Flammarion, septembre 2012, 349 p.
Dans le coin des ados, nous trouvons Beyonders, de Brandon Mull, connu par les djeuns pour sa saga fantastique Fablehaven. Beyonders est le premier tome d’une nouvelle série (ce qui d’ailleurs n’est pas du tout mentionné sur la couverture, histoire de bien tromper les amateurs de tomes uniques) qui propose au lecteur de rejoindre un univers imaginaire peuplé de créatures fantastiques. Pour cela il suffit de suivre le héros (dont le nom s’est perdu dans le cerveau de Federico) qui, après être tombé dans la gueule d’un hippopotame (!) se retrouve mêlé à une curieuse cérémonie de… suicide collectif. Autant vous le dire, il y a de la bizarrerie en perspective et donc de quoi allécher notre ami lapin. Les 50 premières pages sont intéressantes, l’écriture est respectable et l’auteur ne tarde pas à planter son décor ainsi qu’à positionner ses personnages. Sans quelques contraintes extérieures qui l’ont poussé à interrompre sa lecture, Federico aurait certainement poursuivi histoire de voir où tout cela allait l’emmener. Mais il faut se rendre à l’évidence, l’étincelle qui aurait pu reconduire notre lecteur aux longues oreilles vers cet ouvrage n’était pas là et l’expérience n’est pas allée plus loin.
Brandon Mull, Beyonders, tome 1 : Vers l’autre monde, Nathan, avril 2012, 537 p.
Il en est allé de même avec Les désorientés d’Amin Maalouf. Objectivement, on doit pouvoir considérer la première moitié du roman comme d’excellente facture. Mais d’un point de vue Federicoesque, ça n’a pas pris. N’y connaissant rien à l’histoire libanaise, Federico a trouvé dans cette lecture des éléments sur le conflit qui a déchiré le pays. Pour le reste, Federico a lu cette histoire du retour au pays d’un émigré sans y porter un grand intérêt. C’est bien écrit, on ne s’ennuie pas, mais cette lecture n’a fait naître aucune émotion chez votre serviteur, si ce n’est l’envie que l’action s’étire un peu moins et qu’on en arrive au retrouvailles promises dans le résumé. À la moité du livre, Federico a donc lâchement interrompu sa lecture à la moitié pour aller mettre ses moustaches ailleurs. Il n’est jamais revenu.
Amin Maalouf, Les désorientés, Grasset, septembre 2012, 520 p.
Au final, Federico ne regrette pas de ne pas avoir achevé ces trois ouvrages : cela lui a donné plus de temps pour en lire d’autres. Et si vous êtes sages, Federico vous en parlera prochainement.
Puisque cet article est consacré aux lectures interrompues, il est normal que la fin soit abrupte.
Passons à autre chose !