03
Nov
14

Quand Federico se force à lire…

… c’est rarement pour le meilleur.

Notre ami lapin n’est pas un lecteur patient ou compréhensif. Il peut suffire d’une phrase un peu maladroite au détour de la page 4 pour que Federico rejette un livre avec une moue dédaigneuse. Beaucoup de livres ont connu ce sort peu enviable.

Parfois pourtant un quelque chose dans l’écriture ou l’influence de critiques dithyrambiques peuvent l’inciter à poursuivre une lecture alors qu’il n’est pas plus convaincu que ça. Et parfois il s’en mord les pattes. Exemples.

L’île du Point Némo, de Jean-Marie Blas de Roblès

C’est typiquement le genre de livre qui commence super bien avant de se barrer en cacaL’Île du Point Némohuète mais que Federico a lu jusqu’au bout parce que le début était bien et que tout le monde semble l’adorer. Non ! Pas tout le monde ! Notre ami lapin, lui, n’a pas aimé. Il a lu ce livre, certes bien écrit, sans comprendre où on l’embarquait. L’île du Point Némo raconte le périple entrepris par des aventuriers tout droit sorti d’un Jules Verne pour retrouver… euh… un truc (Federico a déjà oublié), en parallèle on suit la vie d’une fabrique de cigares reconvertie en usine de tablettes numériques, enfin, de temps en temps on découvre, médusé, les dernières péripéties sexuelles d’un couple frappé d’impuissance. Tout ça est mélangé dans un roman foisonnant et plein d’inventivité. L’auteur s’amuse avec les conventions du roman, le pacte de lecture est haché menu : le lecteur n’a qu’à s’adapter. Les personnes qui ont aimé ce roman ont certainement adoré abandonner tous leurs repères en lisant ce livre qui célèbre la capacité d’une histoire à libérer les hommes. Federico n’a juste rien compris. Quand il a atteint la fin de ce voyage halluciné, il était vraiment perdu et surtout très déçu, il avait envie de dire « Hein ? Quoi ? Qu’est-ce ? ». Ce n’est pas une sensation facile à décrire avec des mots. Essayons avec une image :

https://i0.wp.com/www.reactiongifs.com/r/ewtfe.gif

Voilà, c’est clair non ? (merci Maraouté pour ta participation)

La maison du loch, de Patrica Wentworth

Ce livre avait en apparence tout pour plaire à Federico : une intrigue policière au XIXe siècle, une héroïne en danger qui ne se laisse pas faire et une réflexion intéressante sur la place de la femme dans la société de l’époque. Bref, le résumé vendait du rêve. Malheureusement, ce dernier ne s’est pas réalisé. LA MAISON DU LOCH - Patricia WENTWORTHPatricia Wentworth nous raconte l’histoire d’une jeune femme sans le sous qui trouve une place de dame de compagnie auprès d’une vieille bourgeoise. Ce qu’elle ignore c’est qu’elle est l’héritière d’un oncle fortuné et que cet emploi providentiel est en réalité un piège destiné à la faire disparaître pour que sa cousine touche le pactole. Pour parvenir à leurs fins les méchants l’embarquent l’air de rien dans leur maison sur un loch super menaçant. Cela ne vous semble pas clair ? Ce n’est pas grave, lisez les premiers chapitres du roman et vous aurez le plan diabolique des méchants dans son détail. La seule qui n’est au courant de rien c’est évidemment l’héroïne qui passe donc le roman à se poser trente fois la même question et à se demander si oui ou non elle doit épouser son ami super riche. Dans les trois premiers quarts du livre, il ne se passe pratiquement rien. Les personnages ont chacun un trait de caractère et un comportement type (la vieille qui critique tout, la femme de ménage du cru rongée par la superstition, le fils lourdingue, l’héroïne qui se pose des questions et qui a des vapeurs, etc) reproduit à l’infini. L’action se résume à quelques rendez-vous secrets au clair de lune et une course poursuite en barque. Le mystère est vainement créé par des volets qui grincent et un diplodocus qui fait de la natation dans le loch.

Bref, arrivé aux trois quarts du livre, notre ami lapin faisait cette tête là :

https://i0.wp.com/www.reactiongifs.com/wp-content/uploads/2012/12/whatever.gif

Malgré tout, plutôt que de reposer le livre pour ne plus jamais le rouvrir, Federico a décidé de le parcourir en diagonale, juste pour voir comment il se termine (et aussi parce qu’il était en voyage à ce moment là et qu’il n’avait rien d’autre sous la patte). Eh bien il n’a pas été déçu… C’est du grand n’importe quoi ! C’est facile de balancer ce jugement comme ça, sans apporter de preuves, mais Federico ne voudrait pas vous gâcher le plaisir de lecture. Hé hé hé !

Si malgré tout, vous brûlez d’envie de courir chez votre libraire, voici quelques informations bibliographiques :

Jean-Marie Blas de Robles, L’île du Point Némo, Zulma, août 2014, 464 p.

Patricia Wentworth, traduction de Elisabeth Kern, La maison du loch, août 2012, 384 p.


0 Réponses to “Quand Federico se force à lire…”



  1. Laissez un commentaire

Laisser un commentaire


pause carotte
Pause carotte