Archive pour juillet 2011

31
Juil
11

C’est moi qui éteins les lumières

Un roman de Zoyâ Pirzâd (traduit du persan par Christophe Balaÿ)

Zoyâ Pirzâd est un auteur que Federico apprécie beaucoup car elle sait lui parler du quotidien tout bête des humains avec beaucoup de grâce. Sachant qu’il avait lu et aimé Un jour avant Pâques et On s’y fera, de la même auteur, un ami lui a collé C’est moi qui éteins les lumières dans les pattes.

Le choix d’une action aussi banale comme titre du livre annonce la couleur : bienvenue dans la poésie des jours ordinaires selon Zoyâ Pirzâd. Bienvenue chez Clarisse, femme au foyer arménienne qui habite avec son époux et leurs trois enfants dans un quartier résidentiel d’Abadan, dans l’Iran des années soixante. Conformément aux promesses du résumé, Federico a immédiatement ressenti la plus vive sympathie pour cette discrète héroïne. Sa vie est rythmée par les besoins de sa famille et de sa maison : préparer les repas, le goûter, faire le ménage, les courses, raconter une histoire aux jumelles, etc. Cette mécanique bien huilée où tout le monde trouve son compte sans se soucier vraiment de Clarisse, va être bousculée par l’arrivée de nouveaux et mystérieux voisins. Une minuscule vieille femme, son fils veuf et sa petite fille qui ne vont pas concrètement mettre le foutoir dans le quotidien de la famille de Clarisse mais y apporter quelques perturbations. Le lecteur voit alors une foule de questions venir troubler l’héroïne et la pousser à l’interroger sur le sens de sa vie.

Loin de se livrer à une réflexion existentielle, le roman de Zoyâ Pirzâd offre le lumineux portrait d’une femme dévouée qui évolue au sein d’une galerie de personnages très vivants. L’auteur les décrit à travers le regard de Clarisse. Un regard plein de tendresse qui se teinte parfois de colère ou d’incompréhension. On entre ainsi dans l’univers de Clarisse, fait de choses simples et de petites habitudes dépeintes avec une touche de poésie par l’écriture limpide de Zoyâ Pirzâd.

Federico a trouvé ce livre très plaisant, un bel hommage aux gens simples et aux personnages romanesques qui sommeillent en eux.

Pour une fois, pas de détails sur le livre (éditeur, nombre de pages…) mais une invitation à aller visiter la page du site internet des éditions Zulma consacrée au livre. Mais un conseil, avant de lire la rubrique « pour en savoir plus », lisez le livre. Bah ouais, même chez Zulma il y a du spoiler ! En revanche, profitez-en pour découvrir (ou redécouvrir) cette belle maison d’éditions qui, non contente de nous offrir des textes de qualité, les enveloppe dans des ouvrages d’une grande qualité esthétique pour le plaisir de vos mirettes !

25
Juil
11

Une sacré mamie

Un manga de Yoshichi Shimada (scénario) et Saburo Ishikawa (dessin)

Dans les années 1950, Akhiro vit a Hiroshima avec sa maman et son grand frère. Quand sa mère, incapable de subvenir aux besoins de ses deux fils, décide d’envoyer Akhiro chez sa grand-mère à Saga c’est le drame pour ce petit garçon turbulent. Au début inconsolable, Akhiro va bien vite s’adapter à sa nouvelle vie, se faire des copains à la vie à la mort et surtout se laisser apprivoiser par sa sacrée mamie. À ses côtés il va apprendre la générosité rend le cœur plus léger et la débrouillardise qui permet de mettre du beurre dans les épinards (quand il y en a). Il va surtout découvrir que pauvreté ne rime pas forcément avec malheur si on se retrousse les manches et qu’on voit la vie du bon côté.

Pour réduire Une sacrée mamie à une simple expression, Federico pourrait dire qu’il s’agit d’un gentil manga. Parce que les gens sont sympathiques, vont spontanément vers les autres et que même ceux qui enquiquinent le monde finissent par être supportables. Parce que les choses finissent toujours par s’arranger car tout le monde s’entraide. Et surtout parce qu’Akhiro est un personnage résolument attachant et drôle

Attention, que « gentil » ne soit pas associé à « mièvre » ou « benêt ». On est pas chez les Bisounours. Cette formidable adaptation d’un roman autobiographique est beaucoup plus riche qu’elle n’y paraît. Elle transforme une situation de départ plutôt difficile (la séparation entre la mère et son fils puis l’arrivée dans un univers très pauvre où on n’est pas assuré de manger à tous les repas) en une pépite d’optimisme et de bonne humeur. Depuis 4 tomes, Federico suit avec délice toutes les aventures et les bêtises (des gentilles bêtises, hein) d’Akhiro. Et il en a encore de belles à découvrir : la série compte actuellement 10 tomes et un onzième est prévu pour le mois d’août.

Il ne vous reste plus qu’une chose à faire : éteignez votre téléviseur et accordez vous une (gentille) pause dans les cases de ce beau manga qui a beaucoup de choses à nous apprendre.

Une sacrée mamie, Yoshichi Shimada et Saburo Ishikawa, éd. Delcourt.

16
Juil
11

Papa Yaga

Un roman (ado) de Muriel Zürcher

Federico aime la fantaisie. Par conséquent, Federico ne pouvait qu’aimer Caillou Roglin. Le héros de Papa Yaga habite dans un immeuble de banlieue avec sa mère, collectionne les chaussettes en laine et réserve encore d’autres surprises que notre ami lapin vous laisse le loisir d’aller découvrir. Depuis une mystérieuse bêtise qu’il a commise, des assistantes sociales viennent le voir régulièrement, faisant planer sur sa petite vie le spectre du placement en foyer. Pour y échapper, Caillou les abreuve de mensonges afin de passer pour un enfant « normal ». Heureusement, la normalitude ne dure que le temps de la visite et Caillou redevient vite le garçon attachant et généreux que connaissent son ami Karim et sa confidente Yaga, une sage indienne qui a planté son tipi sur le parking de la cité. Autour d’eux gravitent une petite galerie de personnages que la tendre et malicieuse écriture de Muriel Zürcher rend terriblement sympathiques.

Ce court roman, écrit dans la langue débridée de Caillou, a offert a Federico un moment de lecture émouvant et drôle. Un livre qu’il conseillera aux jeunes lapins de sa garenne !

Papa Yaga, Muriel Zürcher, Oscar éditions, juin 2011, 90 p., 8,50 €.

12
Juil
11

Charme Académie

Un roman jeunesse de Anne Fine

La journée commence très mal pour Bonnie : sa mère doit impérativement assister à une formation de comptabilité et ne peut donc pas la garder. Conclusion : la pauvre fillette se retrouve inscrite au stage Charme Académie. Pour ceux qui connaissent les concours de mini miss, vous voyez à peu près à quoi ce stage peu ressemble. Pour les autres, imaginez des petites filles déguisées en poupées Barbie avec des paillettes partout, des vêtements de femme et une obsession de leur apparence digne des mannequins les plus psychopathes. L’ambiance est au coup bas, les demoiselles rivalisant d’imagination quand il s’agit de dire des bassesses aux autres pour les déstabiliser. Et oui, ce n’est pas un jour comme les autres : aujourd’hui on élit la Reine Suprême qui aura droit de porter le diadème scintillant et de voir sa tête poudrée affichée dans le couloir.

Autant vous dire que Bonnie, avec son jean délavé, ses vieilles tennis et ses cheveux en bataille sent qu’elle va passer un sale quart d’heure. Mais heureusement, cette damoiselle là à de la ressource, beaucoup d’humour et aucunement envie de se faire traiter de pouilleuse.

Federico a beaucoup aimé ce petit roman sans prétention porteur d’un message salvateur à une époque où le culte de l’apparence se manifeste de plus en plus tôt : pourquoi perdre son temps à essayer de ressembler à une gravure de mode (photoshopée) ? Profiter de la vie implique de se salir les ongles et de froisser ses vêtements. Et surtout, s’il faut souffrir pour être belle, cela vaut-il vraiment la peine ?

Voici donc le conseil que veut donner Federico à la communauté humaine : au lieu d’offrir un gloss goût concombre, les magasines féminins devraient proposer Charme Académie en supplément. Bon, évidemment, après plus personne n’achèterai leur magasine… Mais franchement, Federico il s’en tamponne le pompon avec une soucoupe.

Charme Académie, Anne Fine, l’École des Loisirs, avril 2006, 195 p., Coll. Médium, 10 €.

10
Juil
11

Jane Eyre

Un roman de Charlotte Brontë (1847)

En commençant Jane Eyre, Federico était fâché. En effet, l’édition de poche qu’il avait sous les yeux lui proposait une quatrième de couverture fort bavarde dévoilant plusieurs clés de l’intrigue. Notre ami lapin était donc persuadé que sa lecture serait considérablement moins intéressante. C’était sans compter sur le talent de Charlotte Brontë. Alors, avant de démarrer cette critique, voici un conseil de rongeur lecteur : si un jour un malotru vous raconte Jane Eyre dans son intégralité vous aurez le droit de le frapper, mais surtout, que cela ne vous empêche pas d’aller à la rencontre de cet ouvrage grandiose.

Dès les premières pages, une relation se noue entre Jane et le lecteur, à qui elle s’adresse. Inutile de résister : laissez-la vous raconter son histoire, vous présenter les gens qu’elle a rencontrés et vous guider dans ces lieux d’Angleterre qu’elle a vus.

C’est après avoir vu la bande annonce de la nouvelle adaptation du livre (prévue en France pour début 2012), que Federico a mis son museau dans le roman de Charlotte Brontë. Sans grande conviction au départ. Rappelez-vous qu’il connaissait déjà une bonne partie de l’intrigue. Enfin, ça, c’est ce qu’il croyait. Il a bien vite découvert que quelques lignes au dos du livre étaient bien insuffisantes pour résumer ce roman ! Il y a tellement de choses à en dire. Construit comme l’autobiographie de Jane Eyre, le récit de Charlotte Brontë est d’une force phénoménale. Il vous entraîne dans un tourbillon romanesque au cœur duquel se trouve Jane. Parce qu’il ne peut pas vous raconter tout ce qu’il a ressenti en lisant ce livre, Federico veut au moins partager avec vous son coup de cœur pour cette héroïne.

Jane Eyre est un personnage d’une grande modernité comme on aimerait en rencontrer plus souvent. Entière, intelligente, passionnée, humble, droite dans ses principes, elle pose sur le monde un regard aiguisé, parfois tranchant mais aussi plein d’affection, d’amour. Ce même amour dont elle a manqué et qu’elle va successivement chercher et fuir. Si Federico s’est senti aussi impliqué dans le destin de Jane, s’il a partagé la moindre des ses émotions c’est grâce à la virtuosité de l’auteur. En effet, Charlotte Brontë nous fait partager les pensées de son héroïne avec une grande maîtrise et beaucoup d’empathie. Pour notre ami lapin, il a donc été impossible de rester insensible aux sentiments de Jane, qu’elle soit en colère, en proie au doute, au comble du bonheur ou plongée dans le plus profond des désespoirs.

Pour finir cette critique, voici un nouveau conseil de votre envoyé spécial en direct de son terrier : lisez Jane Eyre. C’est un voyage dans l’œil du plus passionnant des cyclones : la lutte de la passion amoureuse et de la raison, ponctuée d’une touche de suspens gothique et de rebondissements bien choisis. Et en plus, ça se passe dans l’Angleterre sauvage du XIXe siècle. Quoi de plus propice à la rêverie que ses landes et ses collines ?

Jane Eyre, Charlotte Brontë, à lire dans plein d’éditions. Un conseil de lapin : si vous achetez la version Pocket, ne lisez pas la 4e de couverture… Spoiler !!

09
Juil
11

Aujourd’hui, douce ambiance country

… avec Lambchop.

C’est avec le petit air « Oh, Oh-i-o » que débute l’album Oh (Ohio) du groupe américain Lambchop, et c’est ce qui a séduit Federico.

Mais ce qui plait aux lapins, ce sont aussi les airs mélancoliques des chansons aux tendances pop refoulées, et surtout la douce voix râpeuse de son chanteur, celle d’un cow-boy oublié dans son ranch…

Bonne écoute !




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