Un roman de Karine Giebel
Bon. On ne va pas s’étaler sur l’intrigue parce que ce serait un peu méchant pour ceux qui n’ont pas lu le livre et qui veulent garder la surprise. Pour paraphraser le résumé, disons que quatre braqueurs de banque vont se réfugier chez une vétérinaire en pleine campagne. Très mauvaise idée…
Il semblerait que l’expression « page turner » ait été inventée pour l’écriture de Karine Giebel. Jamais Federico n’avait vu une lecture passer aussi vite. Non pas que l’histoire soit passionnante au point que notre ami lapin oublie la notion du temps : il s’agit plutôt de la fluidité du style qui fait que les yeux glissent sur les pages. Des phrases courtes, des paragraphes de cinq lignes maxi, beaucoup de dialogues et une mise en page indécemment aérée : la recette est simple et pourtant Federico ne l’avais jamais expérimentée à ce point. Signalons que notre ami lapin n’a pas une culture polar très étendue, ceci expliquant certainement cela.
Ceci explique également que Federico soit tombé dans le panneau à chaque révélation renversante, là où les adeptes du genres auront tout vu venir. Mais ce n’est pas des rebondissements de l’enquête que dépendent les nerfs des lecteurs de ce livre, puisqu’il n’y a pas d’enquête. Pendant 600 pages, Karine Giebel nous plonge au cœur du jeu pervers d’un psychopathe. On sait rapidement à quoi s’en tenir sur ce(tte) dernier(e) (voyez comme nous essayons de maintenir son identité top secrète), par conséquent, il ne s’agit pas savoir comment des enquêteurs vont découvrir qui est le-la psychopathe puis le-la mettre hors d’état de nuire, mais de savoir si ses victimes vont s’en sortir et dans quel état. Federico n’a que moyennement apprécié cette tournure du récit et s’il avait hâte de terminer le livre, c’était surtout pour en finir avec la perversion du-de la psychopathe et éventuellement assister à son dépeçage par des crabes.
Vous l’aurez deviné, cette histoire – fort heureusement exempte de détails insoutenables sur les tortures entreprises – n’a pas franchement passionné Federico. Les personnages dont il aurait du avoir pitié et espérer la survie, tout comme le-les-la psychopathes (maintenant, semons le doute sur la quantité) n’ont fait que l’agacer. Heureusement que Karine Giebel maîtrise parfaitement son style : c’est la qualité qu’il faut retenir de cette lecture.
Le purgatoire des innocents, Karine Giebel, Fleuve Noir, mai 2013, 600 p.