Un roman (adulte) de Michèle Plomer.
Agréable découverte que ce roman de vie et d’aventure, entre la Chine et le Québec, entre 1910 et 2010. Notre ami écureuil vous conseille vivement ce roman, premier tome d’une trilogie, un nouveau titre de l’éditeur Marchand de feuilles dont il a déjà parlé ici, une belle fable pour votre été.
Dragonville alterne donc entre deux époques et deux pays. Nous suivons d’un côté les pas de Sylvie, québécoise revenue dans sa ville natale après de longues années passées en Chine. Sylvie rachète une ancienne blanchisserie et entreprend de la rénover afin d’y ouvrir pour la saison touristique une boutique de chinoiseries. Mais, pendant les travaux, les murs dévoilent d’innombrables inscriptions calligraphiées et d’étonnantes fresques représentants de majestueux dragons… Sylvie se lance dans la recherche de l’histoire de ces mystérieux idéogrammes incrustés dans les murs de ce modeste local situé aux abords d’un lac comme on en trouve des centaines au Québec.
De l’autre côté du globe, cent ans auparavant, c’est l’histoire de la ville de Hong-Kong qui nous est racontée. Celle du jeune Li à la beauté ravageuse et de sa mère, celle du commissaire de police écossais qui tente de déjouer les mystères de la ville, et surtout celle de Jung, le dragon protecteur de la cité, qui, en cachette, règne depuis des siècles sous les traits d’une femme.
Le destin de Sylvie semble lié à celui de la ville chinoise du début du siècle. De retour chez elle après le décès de sa mère, l’héroïne est désorientée par les responsabilités et les choix auxquels elle doit faire face. La rêverie de la boutique de chinoiserie qu’elle souhaite ouvrir sur la rue Principale se heurte à la réalité immobilière de la région : la vieille maison de son grand-père est la dernière demeure encore en place sur la rive près du lac, entourée par les nouvelles constructions modernes, futures résidences secondaires des citadins les plus fortunés.
Fredo a été emporté par cette lecture à la fois réelle et exotique, dont l’écriture franche se permet, avec naturel, quelques fantaisies et, bien sûr, quelques québécismes. Plus que l’histoire d’amour qui traverse les siècles, c’est la quête de Sylvie qui a le plus touché notre ami écureuil : l’héroïne est à un tournant de sa vie et recherche les valeurs et les projets qui pourraient l’emmener plus loin dans son parcours. Un « Qui suis-je ? Où vais-je ? » un peu plus ancré dans le quotidien, et qui nous emporte dans une agréable aventure.
Dragonville, tome 1 : Porcelaine, Michèle Plomer, éditions Marchand de feuilles, 2010, 314 pages.