Archive for the '0 carottes' Category

23
Jan
14

Marathon critique BD, spécial 0 carotte !

Il est d’usage de parler des lectures qui passionnent, questionnent ou enragent. Que l’on décerne 1 ou 4 carottes, tous les livres méritent leur critique (ou pas, si on a la flemme). Comme beaucoup de lecteurs, Federico en lit parfois des vertes et des pas mûres qui ne méritent même pas une critique 0 carotte, des « choses » qui font honte au papier recyclé sur lequel elles sont imprimées. Voici donc un marathon critique de BD qui, selon Federico, n’auraient pas dû être éditées…

noté 0 sur 4 Partout

Panda aime

© Delcourt, 2013Voilà un livre qui ne sert à rien, mais à rien du tout. Panda aime est l’adaptation d’un blog BD où sont relatés les activités et passions d’un panda : Panda aime arroser les réverbères, Panda aime le café, Panda aime le froid, se mettre en colère, se dissoudre… avec l’illustration qui accompagne le texte. Autant notre ami lapin se refuse d’avoir un avis tranché sur cette initiative bloguesque (lui-même est un lapin victime des trucs aussi intéressants que débiles du ouèbe), autant il ne cautionne absolument pas la publication papier du blog. Aucun intérêt, voilà tout. Federico pourrait se lancer dans un discours hargneux sur la nouvelle mode consistant à publier les blogs BD à la va-comme-je-te-pousse, histoire d’être sur le marché blogosphère et d’essayer de rafler les lecteurs du blog sans vraiment se questionner sur la pertinence d’une publication papier et d’une diffusion en librairie de ce genre de truc conçu à la base pour et par Internet. Dans la même veine, notre lapin agacé a lu l’adaptation papier de Le petit monde de Liz (blog mignon qu’il suit lui-même mais qui n’a pas grand intérêt une fois imprimé) et La petite mort, qu’il n’a pas trouvé aussi drôle que cela promettait.

starfuckeuseStarfuckeuse

Encore une BD qui non seulement ne sert à rien, mais qui est en plus très moche. Moche dans le dessin et les couleurs, mais aussi moche dans le texte et l’humour. Un humour qui n’est donc franchement pas drôle, ressemblant davantage à une private joke de l’auteure et ses copines. Federico a eu honte pour elle, mais aussi honte de lire ces pages totalement vide de sens et surtout de finesse. Il l’avoue, il a esquissé un sourire deux fois, mais ça ne suffit pas ! Ah mais il faut peut-être vous raconter de quoi ça cause. *soupir* Alors, c’est l’auteure qui nous raconte les fois où elle a couché (ou pas) avec des stars : Léonardo, Brad, Johnny, Richard, Angelina, Britney, etc. Deux questions demeurent : « Pourquoi ? » et « Mais qui va acheter ça ? »

Les Aventuriers de la mer, tome 1 : Vivacia

© Soleil, 2013Lorsqu’il était un lapereau boutonneux, Federico a englouti les romans fantasy de Robin Hobb : les cycles de L’Assassin royal et des Aventuriers de la mer. C’était génial ! L’adaptation en bande dessinée de L’Assassin royal ne l’avait pas vraiment convaincu, et il s’était arrêté au deuxième tome. Lorsqu’il a vu la couverture des Aventuriers de la mer, Federico s’est dit « noooonnn ! » Cette adaptation est la preuve intangible qu’il n’est pas donné à toute œuvre littéraire d’être adaptée sous une autre forme, que ce soit un roman adapté en BD, ou un livre adapté en film. Ici, la saga de Robin Hobb est buldozerée par la grosse machine Fantasy-Soleil : dessin approximatif et stéréotypé du genre, personnages vidés de toute profondeur et hissés au rang de tropes, subtilités du scénario lessivées à grands renforts de violons… Bref, c’est beurk.

Maintenant vous savez ce que vous n’avez pas besoin de lire, Federico a perdu quelques minutes de son temps précieux rien que pour vos beaux yeux… Merci qui ?

Panda aime, Keison, Delcourt, 2013

Starfuckeuse, Hélène Bruller, Delcourt, 2014

Les Aventuriers de la mer, tome 1 : Vivacia, Audrey Alwett (scénario) et Dimat (dessin), Soleil Productions, 2013

14
Sep
12

Le cycliste

Un roman de Viken Berberian

Dans Le cycliste, Viken Berberian nous plonge dans la tête d’un héros gourmand de la vie qui doit aller poser une bombe dans un hôtel de Beyrouth. Quelques semaines avant l’attentat, il est gravement blessé dans un accident de vélo. De son hospitalisation au jour de l’attentat, nous suivons ses pensées décousues.

L’auteur laisse la parole aux émotions de son personnage, un surprenant terroriste qui est bien loin de l’image que nous en donnent les médias. Il n’impose jamais de jugement moral.

C’est bien.

De même, il ne cède pas au spectaculaire des images d’attentats que nous connaissons.

C’est bien aussi.

Cela ne compense pas le calvaire qu’à vécu Federico en lisant ce livre indigeste. Notre pauvre lapin s’est ennuyé d’un bout à l’autre de sa lecture. Pour lui, Le cycliste s’apparente à une accumulation de métaphores culinaires et de considérations métaphysiques dans laquelle il était perpétuellement égarée. Dans cette entreprise un peu prétentieuse, le lecteur semble être le dernier souci de l’auteur.

C’est pas bien.

Viken Berberian, Le cycliste, Au Diable Vauvert, août 2012.

10
Juil
12

Boo, le plus chou des chiens

La beauté et la créativité des albums pour enfants raviront toujours Federico. Comme pour mettre en valeur la qualité du travail de beaucoup d’éditeurs, certains d’entre eux semblent faire des concours de mochitude (laideur en patois de la garenne). Federico a ainsi repéré quelques maisons d’éditions ou collections dont les ouvrages ont l’air d’avoir été illustrés sur Paint et écrits par un GPS.

Ceux-là, notre ami lapin les fuit, préférant se concentrer sur les publications d’éditeurs équipés d’esprits créatifs. Comme ceux-ci (si vous avez suivi les articles de Federico avec sérieux, il est inutile de vous rappeler qui sont les éditeurs en question) :

Stoooooop ! Qu’est-ce que c’est que CELA !?

C’est Boo, le plus chou des chiens, création Milan Jeunesse. C’est sorti en mai 2012 et Federico n’a toujours pas compris le sens de cette entreprise éditoriale tout à fait sérieuse.

Pour commencer, Boo est un loulou de Poméranie qui a une grosse tête dans tous les sens du terme : il se présente comme un toutou adorable et trop stylé que tout le monde aime. Pour la leçon d’humilité, nous repasserons. Tout au long (très long) des 85 pages du livre, Boo nous conte sa life et nous parle de toutes les choses qui font remuer sa petite queue. Dans le désordre : dormir, porter des vêtements tendance, bronzer (!?) et être avec son ami Buddy, qui a eu le bon goût de se cacher derrière ses poils. Afin de ne pas passer pour quelqu’un de futile qui s’arrête au physique, Federico n’insistera pas lourdement sur le fait qu’il ne trouve pas ce chien mignon pour deux carottes. Il ne dira pas non plus que, pour lui, Boo tient plus de la peluche pour jet setteuse écervelée que de l’adorable toutou.

Concentrons nous sur le fond, ce qui va être rapide. En effet, le peu de texte présent dans l’ouvrage se contente de décrire des photos pas drôles qui se ressemblent toutes. Pas d’histoire donc, juste des instantanés de la merveilleuse vie de Boo, du style « j’adore me promener » ou « pour mon anniversaire mes amis m’offrent des cadeaux » … Mouiii. Mais le pire est encore à venir.

En voyant ce livre, notre ami lapin a éclaté d’un rire condescendant et a pensé : « mais qui va acheter ça ? »

Eh bien, potentiellement, 4 708 354 personnes. Soit le nombre de personnes qui aiment la page Facebook de Boo. (Du moins, à l’heure où nous publions cet article)

Ça jette un froid.

En se documentant pour les besoins de cet éminent article, Federico a en effet découvert que Boo était une vraie star sur le net et que les éditions Milan ne se faisaient que l’écho de ce phénomène au faciès surdimensionné. En tapant son prénom sur un moteur de recherche, on peut trouver des vidéos de Boo, beaucoup moins drôles que celles de Maru, l’autre coqueluche des internautes. Finalement, le vrai potentiel comique de Boo s’est révélé le jour où le monde a cru qu’il était mort dans une mare au canards. Lol.

J. H. Lee, Gretchen Lemaistre, Boo, le plus chou des chiens, Milan, mai 2012, 85 p.

Et que ceux qui seraient tentés de dire « Muuuais, un blog avec un lapin qui se moque d’un livre avec un chien, c’est un peu l’hôpital qui se moque du chaudron » aillent (re)consulter cet article. On en reparle juste après.

12
Avr
11

Hush, hush

Federico pourrait se contenter de vous mettre un lien , pour que vous puissiez vous reporter à une critique analogue. Mais notre lapin est consciencieux, donc il va vous faire une bonne petite critique en bonne et due forme.

Vous aimez les personnes mystérieuses, les événements étranges, le brouillard sur les routes désertes ? Vous allez adorer Hush, hush !

L’histoire est celle-ci : Nora est une adolescente banale, intelligente et réservée, dont le père est mort quelques mois auparavant, assassiné (c’est bizarre dit comme ça, mais en fait c’est une énigme en berne réservée pour le deuxième tome). Elle vit donc seule avec sa mère et ne quitte pas sa meilleure amie, Vee, la bonne copine grande gueule et rigolote.

Un jour en cours de biologie (dont le programme est la reproduction…), le prof décide soudainement de les faire changer de place. Nora se retrouve donc à côté de Patch, un grand garçon ténébreux et silencieux qui vient d’arriver dans sa classe. Ils doivent faire un exercice consistant à questionner l’autre sur sa vie privée (?). Lui, il sait déjà plein de choses sur elle (comment ce fait-ce ?), mais de son côté, elle n’arrive pas à soutirer un seul renseignement, à part que Patch est mystérieux, ténébreux, charmeur et mystérieux. Il finit par lui filer son 06 (écrit sur le poignet de Nora, c’est plus pratique) et elle ne résistera pas à l’envie de l’appeler malgré le danger qu’il lui inspire. Oui, parce que Patch est parfumé au danger aussi !

Bon, après, il se passe pas grand chose. Ils se voient, ont des discussions mystérieuses avec des sourires énigmatiques, ils se revoient, ont des discussions étranges avec des regards de braises, et il se passe des événements bizarres aussi ! Quelqu’un de mystérieux attaque Nora la nuit dans le brouillard sur les routes désertes sur la falaise, puis sous la pluie dans les rues désertes près du cimetière aussi.

Et donc, on est aux trois quarts du livre, il y a plein de mystère et de danger, ça fout les jetons ! Nan, c’est pas vrai, on se demande juste quand il va être question de fantastique et d’anges déchus, parce que excusez-moi mais c’est dessiné sur la couverture et écrit en quatrième !

Ah, j’oubliais, un petit mot sur les autres personnages : la peste pom-pom girl tartinée de maquillage, le second prétendant gentil et prévenant (par rapport à l’autre qui est, je vous le répète, dangereux !), l’ex-petite amie jalouse qui habite au paradis, etc. Ah oui, le méchant c’est genre un ange déchu bâtard (tout pour réussir dans la vie).

Bon, n’allons pas plus loin : dans ce livre on est censé trouver du danger et du mystère, mais il s’agit juste des  deux principaux registres lexicaux. L’intrigue pleine de clichés à la Twilight est prévisible comme c’est pas permis, on a vraiment l’impression d’avoir déjà lu ça quelque part. Les situations saugrenues des personnages et le vide de l’action enfonce encore plus la crédibilité de l’histoire qui semble être, en fin de compte, une sorte de fantasme, comme si l’auteur se faisait un film au lieu d’écrire un livre.

Federico a poursuivi sa lecture pour voir si ça allait être aussi similaire que le Fascination de Meyer : réponse, oui. À la fin (dans les cinquante dernières pages) : un peu de bagarre, une course poursuite dans le lycée désert et donc flippant,  une cuillerée à café de sang, un sacrifice et une résurrection, ça-sera-tout-merci-madame !

Non, Federico n’a aucun remord à vous dévoiler la fin, parce que franchement vous vous attendiez à quoi ?

Sinon, la couverture est quand même chouette, le titre est sympa (hush hush signifie secret, c’est moins sexy et mystérieux dit comme ça) et le macaron « best-seller » de la nouvelle collection poche de Pocket Jeunesse est joli. Tout ça vaudrait une demi-carotte, mais les lapins ne se contentent pas de demi-carotte, c’est tout ou rien ! Alors rien !

Becca Fitzpatrick, Hush, hush, 2011, Pocket Jeunesse, 378 pages, 7,30 €

PS : Il faut que vous sachiez que Federico a beaucoup ri dans ses moustaches en écrivant tout ça, il s’est en effet rendu compte de la folle drolitude de l’intrigue, parce qu’avant il était davantage entre la consternation et l’indifférence. Rien qu’en écrivant le nom de Patch… non mais franchement : Patch !




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