Un roman de Cherie Priest.
Il est impossible pour notre ami Federico de donner une note à ce livre : sa lecture a été sauvagement interrompue par une horde de morts vivants affamés. Or Federico n’aime pas les morts vivants. Les gens bizarres qui mangent les autres, cela ne lui semble pas très correct pour sa tranquillité d’esprit. Ainsi, afin de s’éviter une nuit blanche, notre rongeur a du mettre un terme à une lecture pourtant prometteuse.
Tout commence par une plongée dans un genre inconnu pour Federico : le steampunk. Si vous avez la flemme de lire l’article de Wikipédia, voici un résumé très résumé. Le steampunk est un genre littéraire qui place l’action de ses romans dans un XIXe siècle et imagine un développement fulgurant des machines à vapeur et autres technologies. Pour finir, signalons qu’un des précurseur de ce genre n’est autre que notre Jules Verne national.
Bonshaker, premier tome de la série Le siècle mécanique, nous plonge donc dans un Seattle sombre dont le centre historique est rendu inaccessible par un gaz mortel. Ce gaz a été libéré par le Boneshaker, sorte de super foreuse ayant échappé à son concepteur. Sous ce ciel on ne peut moins clément, parcouru par des dirigeables, vivent Briar Blue et son fils Zeke. Ils ne sont autre que la femme et le fils du défunt créateur du Boneshaker. Le jeune Zeke décide de rejoindre le centre de la ville afin de rassembler les éléments qui prouveront que son père n’est pas coupable du cataclysme qui a ravagé la ville. Mauvaise idée vous dira Federico : le centre de la ville est bondé de malfrats qui profitent de l’air vicié pour se planquer et de personnes que le gaz létal a plus ou moins tué. Consciente de ce terrible danger, Briar part à sa poursuite. Deuxième mauvaise idée. Sa rencontre avec les pas encore morts affamés de chair humaine marque la fin de la lecture de Federico.
C’est dommage, vraiment dommage. En effet, l’univers créé par Cherie Priest est très crédible et les mots qu’elle utilise sont d’une telle efficacité que le lecteur partage la sensation d’étouffement que ressentent les personnages. La relation entre la mère et son fils est très bien construite. La tension entre les deux personnages est palpable et quand Zeke prend la tangente, il réveille chez sa mère une femme prête à tout, qui laisse tomber ses habits d’ouvrière lasse pour revêtir ceux d’une aventurière courageuse.
Federico recommande cette lecture à tous les amateurs d’atmosphères sombres et mystérieuses, qui n’ont pas peur de la trouille.
Boneshaker, Cherie Priest, Eclipse, 10/2010, 460 p., 18 €.