Archive pour novembre 2009

22
Nov
09

Halte aux orgueilleux et aux jugements hâtifs

Pride and Prejudice, Joe Wright, 2005

Le concept marketing utilisé pour la promotion du film ferait davantage fuir les lapins que les ameuter.
– Une affiche romantico-romantique sur fond d’un ciel pastel traversé par les rayons caressant du soleil qui pointe après la pluie de cette fin d’après-midi. Une petite brise soulève les mèches folles d’une jeune bourgeoise rebelle et sensuelle alors qu’un aristocrate énamouré au regard langoureux souffre de ne pouvoir l’atteindre…
– Une bande annonce longue, longue, qui montre tout, mais qui montre mal.
– Un synopsis de quatrième de couverture de DVD très étrange qui semble présenter un tout autre film.
– Enfin, si on en a l’opportunité, on essaie d’échapper à une VF stridente qui massacre le jeu des acteurs (l’abolition des doublages français, une des grandes luttes qui tiennent chères au cœur de notre lapin) et n’arrange donc pas l’exportation française du film.

Vu comme ça, ça ne donne pas envie. Mais, passé outre ses obstacles, la surprise est inattendue puisque le film évite les pièges annoncés par sa communication. Il évite les libertés hollywoodiennes et autres dangers de l’appropriation d’un scénario sans défauts pour plaire à un public américano-entertainement.

Federico a lu l’œuvre de Jane Austen. Il a apprécié l’examen précis, juste et concis, de la confection des liens entre personnes, au delà de la fierté et des préjugés, un véritable travail minutieux qui demande du temps et de la finesse à l’heure des codes de la noblesse anglaise du XVIIIe siècle. Federico aime beaucoup cette histoire qui en a inspiré beaucoup.

Notre imaginaire de l’œuvre, construit lors de notre lecture, n’est pas bafoué, spolié, ni bazardé à grand coup d’adaptation mercantile. Les acteurs ne collent pas leur faciès sur les personnages, qu’ils incarnent véritablement. On ne nous imposent rien. On accroche.
Parce qu’on sait ou devine les retors et l’évolution de leurs sentiments, on tremble avec Elizabeth, Jane et William, et même si on connait la suite, les répliques et les regards sont délectables.
L’ambiance tremblante, feutrée, contenue (et angoissante) des salons anglais est retranscrite fidèlement avec parfois plus de panache que dans le livre.

Niveau casting, Keira Knightley s’en sort pas mal. Matthew MacFadyen est un William Darcy parfait. Wickham (Rupert Friend) est vraiment moche, on ne le voit pas beaucoup comparé au livre, et c’est tant mieux. Judi Dench, Donald Sutherland, Tom Hollander, Jena Malone, Rosamund Pike, Kelly Reilly, Simon Woods, portent comme il faut le rôle qui leur a été confié.

Si vous êtes curieux, Youtube ou les bonus du DVD vous propose une fin alternative : Elizabeth Bennet et William Darcy sont amoureux, se disent des débilités et se font un bisou. Heureusement qu’elle est là cette scène, sinon on n’aurait pas compris le happy end. Totalement inutile, ou comment gâcher un film avec une scène spéciale-dédicace aux américains et à leur besoin de voyeurisme et de pré-maché.

Excepté cette scène vulgaire et outrageante pour la mémoire de Jane Austen , Federico a été surpris par sa non-déception : la prochaine fois, il se méfiera avant d’écouter son orgueil et de croire ses préjugés !

22
Nov
09

Vanille, flibustière des Antilles

Un roman de Nicole Maymat

La mer des Caraïbes au XVIe siècle, les conquistadors, des pirates, un trésor maya, des personnages au grand cœur… En lisant la quatrième de couverture de ce roman pour les djeuns, Federico se sentait prêt pour partir à l’abordage des mers et vivre une grande aventure.

Eh bien, il repassera. Ce livre si prometteur a été une grande déception pour notre moussaillon aux grandes oreilles. Certes, l’auteur a fait plein de recherches pour nous faire vivre l’époque de la flibuste comme si on y était, mais de grâce, chers auteurs, arrêtez avec vos glossaires en fin de livre ! Comment voulez vous entrer dans l’action d’un livre si toutes les deux phrases vous devez aller à la dernière page pour lire la définition d’un mot. Les notes de bas de page, qui ne sont pas très esthétiques certes, seraient quand même bien plus confortables pour le lecteur qui se lasse très vite de ces allers et retours.

Ensuite il y a les personnages, pas vraiment attachants, la faute à une narration ratée. Pourtant, le choix de la placer dans la bouche d’un ancien matelot de Vanille, aurait dû nous rapprocher d’eux. Mais au fil des souvenirs de ce personnage – autrefois amoureux de Vanille, comme la moitié de l’équipage en fait – Federico n’a eu de cesse de voir s’éloigner les personnages. La fameuse Vanille semble trop caricaturale et les émotions qui la secouent restent étrangères au lecteur.

Quant à l’action (les bastons, que diable !), elle est éludée ou réduite à peu de choses, tout va trop vite et Federico n’a pas pu suivre ce bateau qui portait pourtant un bon trésor.

Nicole Maymat, Vanille, flibustière des Antilles ou le trésor d’Ix-Chilam Balam, Paris, Seuil, 138 p.

8 € 50

22
Nov
09

Johnny Chien Méchant

Un roman d’Emmanuel Dongala

noté  4 sur 4

Vous vous êtes déjà fait frapper par un livre ? Federico, lui, il a pris une grosse mandale dans son museau. Bien calé dans son fauteuil, au chaud dans un terrier creusé sur un territoire où la vie est plutôt calme, notre ami rongeur a reçu un uppercut venu tout droit du Congo, pays où il fait vachement moins bon vivre. En effet, la guerre civile qui y fait rage donne lieux à des viols, des pillages, des exécutions sommaires et autre réjouissances.

C’est dans ce décor que Federico a suivi le quotidien de Chien Méchant et de Laokolé. Ils ont tous les deux 16 ans et sont pris dans la folie guerrière des hommes. Voici leurs seuls points communs. Le premier, milicien, commet les pires exactions avec la certitude qu’il rend la justice, sentiment appuyé par les armes qu’il brandit et utilise contre ceux qui ont le malheur de lui résister. La deuxième, jeune femme aux études prometteuses interrompues par la guerre, fuit la violence avec sa mère grièvement blessée et son petit frère. À travers elle, l’expression « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort » prend chair. Ballotée dans le flot des réfugiés, puis confrontée aux pires bassesses de l’âme humaine, Laokolé encaisse les drames qui l’assaillent et reprend peu à peu le contrôle de son destin,. Déterminée à se sortir de cette mouise et à apporter la lumière autour d’elle, elle contraste avec la noirceur que Chien Méchant répand consciencieusement à la tête de son groupe de miliciens. Ils se croisent tout au long du roman, jouant ainsi avec les nerfs du lecteur qui appréhende la confrontation entre ces deux forces opposées. C’est bien connu les contraires s’attirent.

Federico, passionné par les humains et leur comportement a été soufflé par le talent d’Emmanuel Dongala lorsqu’il s’agit de montrer sans complaisances l’âme de ses personnages. Chaque chapitre est le point de vue de l’un ou l’autre des protagonistes, narré à la première personne et c’est là que réside une partie de la force de ce roman. En nous faisant voir une même scène à travers leur deux regards, il nous confronte à la dualité de la réalité. La culture n’échappe pas à ce traitement. Pour Chien Méchant, qui se considère comme un intellectuel sous prétexte qu’il a été jusqu’au cours élémentaire, elle est un moyen de se mettre en avant et de justifier se actes. Entre deux viols, il vole des livres dans le but de se faire une belle bibliothèque : ça fait riche et intelligent. Pendant ce temps, Laokolé improvise une école dans un camp de réfugiés pour redonner un peu d’espoir et d’humanité à des familles disloquées et abaissées plus bas que terre.

Et les occidentaux dans tout ça ? Ils prennent plusieurs visages, et jamais très glorieux, à part peut-être certains membres du Haut Comité aux Réfugiés qui se battent contre des moulins à vent. Pour les autres, entre les ressortissants qui se carapatent, les écolos qui sauvent les gorilles mais pas les humains (bah oui, les gorilles ils sont tellement innocents) et les pontes qui tirent les ficelles de ce carnage, Federico s’est demandé comment ils osaient encore sortir de chez eux.

Notre ami rongeur, lui, est resté prostré comme un idiot sur son fauteuil en se disant qu’au moment où il lisait, tout cela avait lieu pour de vrai et qu’il ne faisait rien pour que ça change. Et ça, ça vous calme quatre carottes.

Emmanuel Dongala, Johnny Chien Méchant, Paris, Le Serpent à Plumes, 2002, 456 p.

9 €

08
Nov
09

Extension « Net facile » – 1.1

Soucieux du respect orthographique de la langue française (ou espagnole) et du confort de lisibilité de vos propos écrits, vous en avez assez de ne pouvoir être fidèle à vos convictions rédactionnelle lorsque vous êtes sur Internet. L’outil glyphe ou caractère spécial ou particulier est trop long à trouver, inaccessible ou inexistant. Ne vous lamentez plus, Federico a trouver la solution pour vous !

Les modules complémentaires de Firefox vous présentent abc Tajpu, ou comment en un simple clic droit vous pouvez accéder aux capitales accentuées, au e pris dans le o ou le a, au n tilde et toutes les voyelles accentuées, aux points d’interrogation et d’exclamation inversés, au c de copyright et plein plein d’autres.

En deux mots (enfin, quatre), la vie est belle.

02
Nov
09

Besoin de féérie

En cette triste journée pluvieuse de début novembre, Federico avait le moral dans le pompon. Il avait envie de truc qui clignotent, de couleurs chaleureuses, de chorales et, surtout, que cette maudite flotte qui dégringolait du ciel se transforme en neige. [Oui, Federico étant un lapin, il se moque comme d’une guigne du verglas sur les routes et des avalanches, pour lui le blanc manteau sur la prairie ça veut dire : on fait dodo toute la journée et on mange les réserves !] En fait, Federico nous faisait une petite crise de fin d’année, une petite crise d’impatience vis-à-vis des fêtes qui s’annoncent (en tout cas, elles sont déjà dans les grandes boutiques à tout), une fulgurante envie d’y être maintenant tout de suite et que ça saute.

Parce que la fin d’année chez les lapins, c’est comme chez les humains d’occident qui bénéficient d’un PIB intéressant : ça scintille dans les terriers, on se raconte des histoires super chouettes, on mange trop bien, on chante des chansons qui donnent des frissons et on reçoit des cadeaux. Enfin, c’est valable si on compare avec la société humaine des années 1920. Parce que maintenant, pour la conserver la féérie des fêtes de fin d’année, en particulier de Noël, il faut s’accrocher. Noël est devenu une telle course à la vente et est tellement exploité par le marketing, qu’on se demande si ce ne sont pas les publicistes qui l’ont inventé pour nous vendre des guirlandes et du chocolat. Peut-être même qu’ils ont inventé le petit Jésus pour vendre des crèches et des croisades ! Une légende veut d’ailleurs que Coca Cola soit l’inventeur du Père Noël que nous connaissons, on n’est pas loin de la vérité, mais cela reste un mythe.

En tout cas chez les lapin, foin de tout cela, les traditions perdurent et chaque année en décembre tous les terriers de la planète fêtent la naissance du héros de pratiquement tous leurs contes : El-ahrairah (prononcez… comme vous pouvez). Un lapin terriblement intelligent et futé qui se dévoue totalement à la protection des siens. Ces célébrations sont l’occasion de grandes fêtes où on chante à peu près comme çà en attendant la venue de Rabscuttle, le fidèle ami de El-ahrairah, qui va distribuer leurs cadeaux à tous les lapins.

Par conséquent, en ce jour pluvieux où Federico déprimait sec (enfin, vu le temps…), il a décidé de commencer à lister les cadeaux qu’il aimerait bien recevoir, histoire de ce mettre quelques paillettes dans les yeux.

– La nouvelle édition de Comprendre l’humain à travers ses représentations de la carottes, par Jo-Partrick Ickick.
– Le coffret « Tisanes de nos grandes cousines » avec son repose cuillère en terre cuite.
– Le tripe album live des Pink Rabbits.-
– Un bonnet pour pompon frileux.
– Des jolis crayon pour faire des jolis rapport sur les vilains humains.
– Un binôme, parce que c’est drôlement chouette.

To be continued.

Sinon, si vous voulez plus d’informations sur les mythologies lapines et leur retranscription en langue humaine, c’est par ici. (Par contre, c’est dans la langue des humains qui roulent à gauche et de ceux qui sont les chefs du monde).




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