Un roman de Patrick Deville
Si, comme Federico, vos connaissances en terme de recherches scientifiques se réduisent à la découverte du vaccin contre la rage par Louis Pasteur, sachez que ce dernier a fait des émules, et pas des moindres.
Parmi ces disciples, on trouve Alexandre Yersin, découvreur, entre autres, du bacille de la peste. C’est quand même la classe… Et pourtant, cet homme au destin grandement intéressant, est très peu connu du grand public. Patrick Deville a eu la géniale idée d’offrir à ce génie (si si) la notoriété qu’il a toujours évité, sans jamais trahir sa discrétion. En effet, en se basant sur les correspondances du scientifiques et les archives des Instituts Pasteur, l’auteur fait plus que nous étaler la vie d’Alexandre Yersin. Il en fait le témoin de quelques décennies, de 1885 et l’ouverture du premier Institut Pasteur à la seconde Guerre Mondiale. Il raconte avec une plume légère la petite et la grande histoire comme autant d’anecdotes passionnantes.
À travers son personnage de « fantôme du futur », observateur curieux et malicieux, Patrick Deville nous entraîne dans cet étonnant voyage en solitaire qu’a été la vie d’Alexandre Yersin. De sa Suisse natale à l’Asie colonisée, cet homme – que personne n’a jamais pu enfermer dans un laboratoire plus de quelques mois – a été un véritable baroudeur, doté d’une curiosité et d’une détermination qui ont bluffé notre ami lapin.
Peste et choléra est, comme son ravissant titre l’indique, une biographie très ludique. On y rencontre un touche à tout hyperactif dont les pérégrinations ont régalé Federico.
Patrick Deville, Peste et Choléra, Seuil, août 2012, 228 p.