Archive pour août 2012

24
Août
12

Peste et choléra

Un roman de Patrick Deville

Si, comme Federico, vos connaissances en terme de recherches scientifiques se réduisent à la découverte du vaccin contre la rage par Louis Pasteur, sachez que ce dernier a fait des émules, et pas des moindres.

Parmi ces disciples, on trouve Alexandre Yersin, découvreur, entre autres, du bacille de la peste. C’est quand même la classe… Et pourtant, cet homme au destin grandement intéressant, est très peu connu du grand public. Patrick Deville a eu la géniale idée d’offrir à ce génie (si si) la notoriété qu’il a toujours évité, sans jamais trahir sa discrétion. En effet, en se basant sur les correspondances du scientifiques et les archives des Instituts Pasteur, l’auteur fait plus que nous étaler la vie d’Alexandre Yersin. Il en fait le témoin de quelques décennies, de 1885 et l’ouverture du premier Institut Pasteur à la seconde Guerre Mondiale. Il raconte avec une plume légère la petite et la grande histoire comme autant d’anecdotes passionnantes.

À travers son personnage de « fantôme du futur », observateur curieux et malicieux, Patrick Deville nous entraîne dans cet étonnant voyage en solitaire qu’a été la vie d’Alexandre Yersin. De sa Suisse natale à l’Asie colonisée, cet homme – que personne n’a jamais pu enfermer dans un laboratoire plus de quelques mois – a été un véritable baroudeur, doté d’une curiosité et d’une détermination qui ont bluffé notre ami lapin.

Peste et choléra est, comme son ravissant titre l’indique, une biographie très ludique. On y rencontre un touche à tout hyperactif dont les pérégrinations ont régalé Federico.

Patrick Deville, Peste et Choléra, Seuil, août 2012, 228 p.

15
Août
12

Nikolski

Un roman de Nicolas Dickner.

Notre ami écureuil a eu un véritable coup de cœur pour ce roman qu’il a dévoré en très peu de temps ! Paru chez un petit éditeur indépendant, ce livre est un best-seller couronné de nombreux prix au Québec et à l’étranger. Fredo ne pouvait donc pas le mettre de côté dans sa découverte de la littérature québécoise contemporaine, et il a eu bien raison.

Nikolski, c’est un livre plein de vie, de mots et de voyages. Un livre comme il se doit, en somme.

Nikolski est donc un livre que l’on lit avec grand plaisir, et ce dès les premières pages. D’emblée, les histoires des divers personnages nous sautent à la figure avec entrain et joie de vivre ; on découvre avec délectation les petites et grandes aventures des héros, à la fois très communs et hors du commun…

Entre autres, c’est l’histoire de Noah, de Joyce et celle d’un narrateur sans nom. Chacun de leur côté, ces jeunes gens (autour de la vingtaine) entament leur premier grand voyage, celui de l’autonomie, dans la ville de Montréal. Noah quitte sa mère qui parcourt en roulotte depuis des années les prairies de l’Ouest canadien, Joyce laisse derrière elle le village isolé des îles du nord au parfum d’Acadie, quant au narrateur inconnu, il fait le ménage dans la maison familiale de la banlieue de la métropole après le décès de sa mère. Le roman vous fait donc pas mal voyager dans les paysages canadiens, de Sept-Île à Vancouver, et avec un crochet par l’Amérique du Sud…

Petite note : Nikolski, c’est le nom d’un village sur une minuscule île au large de l’Alaska. Pour savoir ce qu’il fait là, il faudra lire le livre bien sûr !

Si les trois héros ne le savent pas, le lecteur, lui, est dans la confidence : tous ces personnages sont liés, que ce soit par des liens familiaux ou par des objets incongrus comme un compas qui n’indique pas le nord ou un livre sans couverture… On a même droit à des récits de flibustiers, de civilisations amérindiennes, d’une poissonnerie, de l’archéologie des déchets et du fonctionnement des bureaux de poste… Non, ce n’est pas fouilli, c’est bien au contraire foisonnant d’inventivité et de grande ouverture sur le monde !

Fredo vous incite très fortement à lire ce livre si vous avez besoin de vous détendre, de prendre le temps de vivre et vous laissez porter par des mots justes sur des histoires touchantes. Car le style de l’auteur est lui aussi un argument de poids pour vous décider : la maîtrise de l’écriture est si complète et sincère que la lecture n’en est que plus agréable et enivrante… On aimerait juste pouvoir se resservir à volonté !

Nikolski, Nicolas Dickner, Québec, éditions Alto, 2005, 328 pages (publié en France chez Denoël)

Nikolski est pas mal proche de l’esprit de cet autre livre, déjà adoré auparavant par votre serviteur lapin. Votre serviteur écureuil vous donne une nouvelle raison d’aller le lire !




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