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09
Juil
14

Marathon critique BD, les recalés de 2013

Mouais, pas terrible ! Ces bandes dessinées n’ont pas réussi à convaincre Federico l’année dernière, contrairement à celles-ci, mais toutefois pas aussi pire que celles-là… Voilà donc des BD pas mauvaises (pour la plupart), mais qui n’ont pas fait vibrer notre ami lapin. Allez hop, et après on passe aux choses sérieuses.

Come Prima

© Delcourt, 2013Voilà donc le Fauve d’or 2014. L’histoire d’un road trip estival à travers la France par deux frères fâchés. Federico a trouvé ça pas mal, mais sans plus. La narration est maîtrisée, rythmée, entre souvenirs douloureux et péripéties de la route ; le dessin étoffé donne une ambiance particulière, lourde de sens et de chaleur… Bref, une bande dessinée qui tient debout, mais sans surprises ni attachement pour notre ami lapin. C’est peut-être le scénario qui ne l’emballe pas, ou certainement le manque de petite flamme pour faire vibrer le tout, ou alors le déjà vu : ce côté road trip des années 1960 qui déterre le passé et réconcilie les gens… Une petite déception vis-à-vis du prix du meilleur album donc, mais sans vraie rancœur néanmoins.

Come Prima, Alfred, 2013, Delcourt, collection Mirages, 224 pages

Ma révérence

© Delcourt, 2013C’est exactement la même chose qu’a ressenti Federico à la lecture de Ma révérence : une bande dessinée polar au scénario efficace et au dessin enlevé, mais un peu trop années 1980 cette fois-ci, autant par les personnages que par le sujet et l’ambiance (on sent l’influence de Baru à plein nez), même si l’action se déroule de nos jours.

Rapido : c’est l’histoire d’un jeune gars paumé et je-m’en-foutiste qui veut braquer un fourgon blindé afin de partir se la couler douce au soleil. Il s’associe avec un roublard du style Johnny Hallyday (vieux rockeur santiags aux pieds et alcool dans le nez…), et les deux comparses vont en effet changer de vie, mais pas vraiment comme ils s’y attendaient. Pour faire le lien avec Come Prima, on n’échappe pas au road trip, semble-t-il une clé scénaristique incontournable des histoires de mecs 60’s-80’s like. Voilà donc une bande dessinée bien ficelée, mais notre ami lapin en a vu plusieurs, de ficelles… ce qu’il aurait aimé voir, c’est un peu d’originalité pour casser le genre.

Ma révérence, Wilfrid Lupano et Rodguen, 2013, 128 pages

Les jardins du Congo

C’est vraiment très très rare que Federico ait du mal avec le dessin d’une bande dessinée. Du simpliste au réaliste, en passant par le style underground américain torturé ou le cartoon, notre ami lapin est rarement gêné par le dessin. Et ben là, si. Federico est désolé pour l’auteur auquel il présente ses excuses en avance, mais il trouve que c’est mal dessiné, en particulier les personnages. Si ce n’était que ça… mais en plus l’histoire n’est pas terrible. C’est ballot, parce que c’est une histoire vraie !

© La boîte à bulles, 2013Les jardins du Congo raconte l’histoire à la première personne d’un homme assez antipathique, Yvon (le grand-père de l’auteur, d’où la gêne de notre ami lapin). Encore adolescent, Yvon se cache dans les bois de la campagne wallonne pour échapper aux camps de travail nazis, ce qui lui vaudra le rejet de son père qui le taxe de lâcheté (bravo le modèle paternel). La guerre terminée, il décide de tenter sa chance dans les colonies belges, au Congo. Le voilà qui devient donc un bon petit colon, sans beaucoup de jugeote et pas mal de racisme, qui retourne dans son pays natal pour y chercher femme, exploite ses travailleurs, déforeste la jungle, tue des bêtes sauvages pour sa collection, avant d’échapper de justesse aux représailles lors de l’indépendance du Congo. Le reste de sa vie est alors tristounette au possible, pleine de rancœur et de nostalgie, mais quand même occupée par la gestion tyrannique d’une petite usine campagnarde…

Pour sa défense, on peut relever qu’Yvon n’est pas un heureux tortionnaire car il est sans cesse hanté par ses démons issus de ses années passées dans les bois ; mais, il ne fait à vrai dire pas grand chose pour se racheter… On peut aussi se dire qu’Yvon est prisonnier de son époque et de sa génération, mais tout de même, l’esprit colonisateur des années 1950 n’est pas le même que dans les années 1920… Beaucoup de « mais », donc.

Federico est vraiment mal à l’aise face à cette bande dessinée mal fichue qu’il perçoit assez négativement. Est-ce vraiment l’idée et les sentiments que l’auteur voulait faire passer ? Si oui, pourquoi avoir fait cette BD qui rend si peu hommage à son héros ? Cela reste un mystère.

Les jardins du Congo, Nicolas Spitz, 2013, La boîte à bulles, 144 pages

Cessons donc avec ces déconvenues, demain Federico vous parle de bandes dessinées plus chouettes !




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